Dans le Jour de mardi, la première page était consacrée à ce qu'on pourrait appeler un fait divers " La faim les oblige à manger des cancrelats"
Le diacre permanent Louis Jacquemin a découvert une famille de 10 vivant dans l'insalubrité la plus immonde, dans un deux pièces de 4,5 x 4,5 loué 250 euros par mois avec un lit double, deux divans (les aînés dormant à terre) pas d'eau chaude, un WC à la cave, des souris, des rats....
Cette famille roumaine de sans-papiers ne peut recevoir de l'aide car au niveau légal une loi stipule "interdiction de venir en aide, sauf exception, aux habitants de notre pays s'ils n'ont pas de papier". D'un autre côté, il y a non-assistance à personne en danger. Dualité !
Les enfants ont faim, même très faim. La petite de deux ans a dévoré le petit triangle de fromage que le diacre lui a apporté sans le déballer tellement elle avait faim et de peur qu'un autre enfant lui prenne son bien.
L'aînée raconte au diacre que la petite mange des cancrelats, celle de trois ans le fait en cachette. Les plaies à la bouche, leurs oreilles enflammées en témoignent.
Ca se passe chez nous, à Verviers, en 2007. Ca ne paraît pas croyable.
Deux réflexions :
La première est celle du diacre qui rend hommage à la police, CPAS, magistrature pour la manière très correcte dont ils effectuent leur travail. Il ne peuvent sortir du cadre légal en vigueur chez nous. C'est un discours pas assez entendu qui met en avant des professions parfois décriées qui sont confrontées à ces situations indignes de notre époque.
La seconde tient au fait que la ville a déclaré cette maison insalubre. C'est une excellente chose.
La paupérisation grandit dans notre ville. Le président du CPAS l'avait relevé il y a quelques mois dans une interview. On pourrait certainement l'expliquer par le fait que Verviers reste une ville dont les loyers sont un peu moins élévés que dans la majorité des autres villes francophones. Probalement aussi par le fait que des logements insalubres continuent à être proposés à des démunis.
Je ne m'explique pas sinon par un arsenal légal incomplet ou par des lenteurs administratives ou plus grave par immobilisme que la justice ne pénalise pas fortement ces propriétaires malhonnêtes qui profitent de la situation de ces pauvres parmi les pauvres. N'y a-t-il rien à faire pour lutter contre cet etat de fait ?
Je n'aborde pas volontairement dans ce sujet la problématique des sans-papiers, on pourrait en parler dans un autre sujet.
Pratiquement, le service d'entraide paroissial Saint-Antoine rue Saucy vient en aide à cette famille. Ouverture lundi, mardi, jeudi, vendredi de 14h00 à 16 heures. 0476/705432( diacre L. Jacquemin)