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 Appel à témoins - « Tchouktchou et Pécot »

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AuteurMessage
Baudoin

Baudoin


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Date d'inscription : 18/01/2007

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MessageSujet: Appel à témoins - « Tchouktchou et Pécot »   Appel à témoins - « Tchouktchou et Pécot » Icon_minitimeJeu 8 Nov - 23:56

Appel à témoins

Les bases de données les plus attentives ne suffisent pas à faire un relevé exhaustif de la mémoire des peuples.

Pour tous ceux qui s’intéressent à la langue, des morceaux de mémoire (orale, écrite) échappent toujours aux enquêtes ou aux relevés les plus minutieux.

Aussi, nous souhaitons cette fois faire appel aux témoignages de tous
nos lecteurs pour nous aider à compléter les informations à notre disposition.

Pour l’heure, nos préoccupations concernent deux termes précis.

Tchouktchouk
: l’étude que nous avons publiée, Jean-Marie Pierret et moi-même, dans le dernier numéro spécial des DW (1) , a suscité plusieurs réactions chez nos lecteurs.

La plus importante et la plus intéressante est celle du Tournaisien, Mario Hanart, que nous tenons à remercier vivement pour ses informations.

Notre lecteur nous livre des références complémentaires à des dictionnaires ou lexiques picards en même temps qu’il nous donne à connaître une chanson tournaisienne qui a été imprimée en 1910.

Un des intérêts de cette chanson est qu’elle est de deux ans antérieure à la mention écrite la plus ancienne que nous avions trouvée et qui, due à Georges Ista (2), datait, elle, de 1912.

Nous souhaitons donc compléter notre enquête, afin de pouvoir déterminer avec plus de précision l’aire d’extension du terme étudié, aire qui dépasse le cadre strict de nos propres frontières politiques en débordant sur la Picardie française, et dater avec plus de précision encore l’époque d’apparition de ce terme dans la langue familière (français régional, dialectes…) de chez nous.

Pécot : voilà un terme qui, à notre connaissance, n’a retenu l’attention de personne.

Le vocabulaire de la langue des potaches francophones de Belgique est riche, varié, protéi-forme, volatil.

Cette langue composite utilise à la fois non seulement le « français stan-dard », mais use ou abuse aussi à foison de tous les belgicismes en vigueur (fourche, buse et buser, copion, farde, mallette, penne, guindaille, baptême…) ainsi que de tous les pro-cédés qu’on est convenu de classer sous la rubrique « argot » (4).

L’argot scolaire, comme tous les argots, agit sur le vocabulaire de différentes façons, soit en abrégeant la finale de certains mots (prof, géo, gym, math, récré, interro, exam…), soit en ayant recours à des surnoms ou sobriquets, qui eux-mêmes abrègent ou la finale ou l’initiale des noms, ou les déforment… (Noirfa[lise], [Vanderwe]kene, Le Gros-Pi[rard], Le P’tit-Pi[rard], Ficelle, Presbus [πρεσβυς = l’ancien], Boulon [altération du toponyme Bouillon, lieu d’origine d’un professeur originaire de cette ville et parlant du nez],V.D.D. (V[an] D[en] D[un-gen]…), soit par appropriation d’un terme auquel les usagers font subir un glissement sémantique particulier : en matière d’argot scolaire, le terme pion (surveillant) est assuré-ment le plus connu et le plus largement diffusé, lui-même ayant généré pionne et les déri-vés pion(n)esque, pionnerie, pion(n)icat…

Certaines créations lexicales « cryptées » peuvent n’avoir cours que dans une seule classe et pendant une période très limitée.

Ainsi, je peux attester qu’un terme argotique a été créé par l’un de mes condisciples au cours de ma classe de rhétorique : il s’agit du terme « a-wa-hu-hu », aux syllabes nettement distinctes et scandées, et dont les « h » étaient fortement expirées…

Ce cri de guerre aux allures d’invective devait rester indé-chiffrable pour ceux à qui il était adressé, sous peine, pour le locuteur, d’encourir le risque de se voir infligé les pires sanctions : « a-wa-hu-hu » était l’altération de « à poil tout nu », expression redondante et pléonastique à souhait.

Mes recherches actuelles sur l’argot scolaire m’ont conduit à m’arrêter, actuellement, sur le terme utilisé par les collégiens pour désigner le « chef d’établissement » d’école secondaire d’enseignement général, que les circulaires ministérielles qualifient de « pré-fet » (pour les athénées) ou de « directeur » (pour tous les autres types d’établissements).

Selon l’état actuel de mes recherches, j’ai pu établir que l’existence du terme pécot (ou pècot, pécon, pèke…) est attestée tant dans l’enseignement officiel (à Andenne, à Wa-remme, à Herstal, à Stavelot, à Chênée…) que dans l’enseignement libre subventionné (à Waremme, à Visé, à Verviers).

Hors Andenne, tous les établissements concernés se situent dans la province de Liège.

Tous les témoignages recueillis attestent de son existence au moins durant le troisième quart du vingtième siècle.

Dans l’enseignement libre, toutefois, il est arrivé que l’on fasse la distinction entre le baas (directeur) et le pécot (préfet de discipline), plus particulièrement à Visé.

Aucun témoignage actuel ne fait état d’un féminin de pécot.

Avant de me livrer à une recherche sur l’étymologie de ce terme, à vrai dire pas trop énigmatique, je cherche à mieux cerner les aires d’extension de ce terme et sa persistance dans le temps.

(1) « Les dialectes de Wallonie », tomes 31-32-33, pp. 25-68.

(2) Art. cit., p. 53.

(3) Référons-nous à ce qu’en dit André GOOSSE, dans la dernière édition du Bon Usage (voir page 3) : « L’argot (…), c’est le moyen linguistique par lequel un groupe social, les étudiants, les militaires, les hommes de certains métiers,etc., se différencie des autres usagers. Quand on parle de l’argot, sans autre précision, il s’agit ordinaire-ment de celui des malfaiteurs. L’argot est avant tout un lexique (mots et expressions). Il emprunte sa syntaxe et sa morphologie à la langue commune, surtout populaire. Il ne faut pas confondre l’argot avec la langue popu-laire, quoique celle-ci soit fortement influencée par celui-là. » (§ 13c)

(4) Aussi fausses qu’elles soient, les « étymologies populaires » m’intéressent également. Ainsi, à Verviers, les étudiants pensaient que pécot était né de l’association des mots « pet » et « con », ce terme désignant un direc-teur particulièrement autoritaire, « tout petit, tout rond et tout rouge », qui, pour ces raisons, avait également été crédité du surnom « le baron » (bas-rond).

Aussi, puis-je inviter tous ceux qui se souviennent d’avoir entendu ou utili-sé ce terme à me faire connaître :

(a) quand ce terme a été utilisé,

(b) qui il concernait et

(c) la connotation éventuelle qui lui était attribuée.

Évidemment, tout autre terme d’argot scolaire sera accueilli chaleureusement, y compris les surnoms ou sobriquets donnés aux différents membres du personnel (surveillants, professeurs…).

Les informations peuvent m’être adressées soit par courriel à l’adresse électronique de la société :
<sllw.be@skynet.be>,
soit à mon adresse postale :
r. de Pessoux, 11A, B-5590 Haversin (Ciney).

Merci déjà.
Guy BELLEFLAMME
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