Conférence de presse de Luc Schuiten et Vesdre-Avenir

Conférence de presse de Luc Schuiten et Vesdre-Avenir du 22 août 2008

C’est l’architecte bruxellois Luc Schuiten qui avec Vesdre-Avenir présente un projet d’aménagement des bords de Vesdre soit une zone consacrée à l’environnement et la nature. Ce projet est le fruit des avis récoltés par Vesdre-Avenir auprès des Verviétois durant ces derniers mois.
Avis de tous ces citoyens qui veulent retrouver le lien historique avec leur rivière.

Luc Schuiten quelles sont les raisons qui vous ont amené à développer un projet pour Verviers ?

D’abord Vesdre-Avenir m’a contacté et j’ai été séduit par la démarche citoyenne : intelligente, juste, vraie. Force aussi ! Ce combat mérite d’aboutir ! Ici à Verviers, on dit pas oui ou non à un projet, à quelque chose. C’est une démarche rare, originale et dynamique. Ca m’émotionne de voir cette population en rupture avec le projet de sa majorité.


Ensuite, il y a la notion d’échelle. Les maisons se trouvant dans la zone de projet font entre 5 et 9 mètres de hauteur. Toutes ces maisons donnent une identité, forment un ensemble harmonieux qui s’est établi au fil du temps.

Souvent, nous avons pu constater que partout où l’on a fait du modernisme, bien des concepteurs ont créé des « sous-lieux » de vie. Des immeubles tout en hauteur où les familles s’entassent et vivent mal. Cela engendre des tensions et des problèmes surgissent.

L’arrivée d’un bloc de béton est ahurissante.
Ce bloc est hors échelle, hors normes, hors dimensions humaines.
Ensuite, avec près de 30 000 m² de surface commerciale, l’on double les besoins de Verviers.


Société de consommation

Aujourd’hui, tout le monde est bien d’accord pour dire que la planète est dans un état grave. On consomme beaucoup trop. Même plus que ce qui est possible. La terre ne peut suivre un tel rythme.
Se créer des besoins inutiles, avoir le gsm dernier cri,…

La société du besoin ne rend pas plus heureux.

Un contact avec la nature

Il est sain de garder des commerces qui se trouvent dans une rue. On passe d’un magasin à l’autre, à l’air libre. La rue est une merveille (2x) ! Elle est une merveille si elle est dépolluée par exemple grâce à des zones piétonnes ou des zones de reprises de contact avec la nature.
C’est l’idée du projet.

On peut vivre en pleine ville et avoir un contact avec la nature. Voir cette nature qui change au fil des saisons.

Quel est le concept proposé ?

On joue avec l’eau et les niveaux. D’abord un espace au niveau de la Vesdre qui se trouve en zone inondable. Quelques jours par an, cet espace pourrait voir l’eau monter.


Ensuite, une roue à aube qui remonte l’eau dans un canal d’irrigation qui passe par de petites mares et permet aux enfants de jouer dans l’eau. C’est important ce contact avec l’eau et la nature pour les enfants.


Toutes les formes de ce projet vont dans le sens de la rivière et du courant. Un fonctionnement qui articule tous les mouvements dans le sens de l’eau : un piétonnier, un jardin de graminées, fleurs et buissons surtout sauvages mis en terrasses, par zones. Le promeneur passe sur une passerelle pour voir les jardins (Rajout : un peu comme en Fagnes).

Différentes passerelles dont celle qui donne accès à de grandes huttes de saules. Un allemand Kaberner (phonétique) construit des structures en saule, tiges en fagots que l’on replante en terre et qui repoussent. Ces projets sont menés avec les habitants.

De Spintay que vous voyez en avant plan sur le projet, comme dans l’étude d’un paysage, j’ai gardé le contexte existant que j’ai redessiné sur base d’une photo aérienne. Ce projet est mis en évidence dans le contexte de son paysage, c’est important.
De Spintay part une passerelle haute, courbe qui plonge au cœur de la partie centrale du nouvel espace.

Il faut souligner que je n’ai pas encore étudié toutes les modifications pour Spintay mais la majorité des façades ou des maisons doivent faire l’objet de transformations, de rénovation. Je sais qu’on démolit un bâtiment, on dégage des espaces, de la place, pour un meilleur démarrage vers un escalier versla passerelle qui surplombe la Vesdre.

Autre point fort, un marché couvert qui est un endroit servant à se réunir, à l’abri de la pluie.

Un espace brasserie qui revient aussi sur la rivière et s’ouvre sur le parc.

Des zones de terrasses (Rajout : rue du Marteau) avec de nouvelles constructions pour du logement et une liaison avec la rue du Brou qui reste la rue commerçante principale.

Un parking souterrain pour garder les voitures des riverains hors de l’espace (Rajout : accès dans la zone du Pont du Chêne). Pour ce qui est du coût du projet ou du parking, il n’y a pas encore d’estimation puisque cela dépend de la demande.
Quelle dimension pour les parkings ?

En conclusion :
Il s’agit ici d’une démarche pour donner une idée vers où aller.
Est-ce que ça correspond à ce que la population attend ? Le projet présenté ici doit évoluer avec les gens.

Cette proposition est le fruit de plus d’un an de réflexion sur base des avis remis par les citoyens au collectif Vesdre-Avenir lors des différentes rencontres.

Pour une vraie étude, il faut deux choses : une volonté politique et une commande au bureau d’urbanisme.

Ce projet va rétablir la confiance dans la potentialité de Verviers.

Vesdre-Avenir a dit :
- Actuellement, c’est la période d’enquête ? Nous interpellons les
citoyens pour qu’ils écrivent et fassent un choix de vie tant pour eux que pour leurs enfants. Le projet proposé n’est pas celui qui sera réalisé tel quel mais il indique la route.

- A Vesdre-Avenir, on se bat comme des citoyens. Nous sommes tous bénévoles, on interpelle nos élus. Aves Luc Schuiten, nous voulons bien rencontrer les autorités pour discuter.

- Ce projet tient la route et l’on ne doute pas que les investisseurs
seront intéressés par d’autres lieux dans notre ville ou dans l’une des cellules commerciales vides dans le centre ville.

- S’il est vrai que Verviers se paupérise, ce projet permettra à la classe
moyenne de vouloir revenir s’installer au cœur de notre ville.

- En étudiant le schéma de structure de la ville de Verviers, on constate
que l’axe de développement est celui de la Vesdre. C’est le retour à l’axe historique.

- Il manque des zones de parcs à Verviers.

- Foruminvest est propriétaire des galeries Voos par exemple. Ils peuvent
rénover ces galeries et en faire quelque chose de bien pour Verviers. Et leurs maisons en Spintay prendraient une plus value face à un tel projet.

Un citoyen
- Depuis trois ans, il n’y a pas eu de dialogue avec le pouvoir public
pour construire un projet ce qui génère des conflits. Schuiten, vous êtes une bouffée d’air pour ouvrir le débat.

Une journaliste :
- Si Alain Hubert a été absent est-ce parce qu’il a le soutien du secteur
immobilier pour ses expéditions ? Y-a-t-il eu pression pour qu’il ne soit pas
présent ?

- Réponse Vesdre-Avenir : Je ne peux répondre pour lui,
renseignez-vous…

L’invité à la place d’Alain Hubert :
- Jacques Dochamps représentant de l’association « Frontière de Vie Belgique». Une association gérée par des indiens d’Amazonie qui résistent pacifiquement et avec l’aide des médias aux multinationales du pétrole.

135 000 ha de forêt sont à préserver et ils ont réussi par leurs actions à mettre dehors les 600 représentants des multinationales chargés d’étudier les lieux. Ils ont donné un symbole fort en commençant à planter des arbres aux couleurs vives sur près de 150 km de long et ce en pleine forêt pour en faire « une frontière de vie ». Voici deux ans qu’ils plantent.

Un de ces indiens amené et filmé en 1992 à Verviers, sur le lieu du projet avait dit à l’époque « Vous avez un problème avec votre rivière. Il faut rétablir ce lien avec votre rivière.

Je vois entre ce combat en Equateur et celui qui se passe à Verviers, chacun à son échelle, bien des parallèlismes.

Le projet Schuiten :