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| La situation de la Belgique vu de France | |
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Gonoi Best of Membre
Nombre de messages : 155 Date d'inscription : 25/01/2007
| Sujet: La situation de la Belgique vu de France Lun 5 Nov - 6:41 | |
| Le journal "Libération" nous propose un article sur "La Belgique connaît la crise la plus longue de son histoire"
Ecrit par JEAN QUATREMER ce lundi 5 novembre 2007, il donne un éclairage intéressant sur l'image qu'on a de la situation actuelle vu hors de nos frontières, ce qui permet d'avoir un certain recul que nous n'avons en général pas !
"Cela fait 148 jours depuis les élections législatives du 10 juin que la Belgique est à la recherche d’une majorité de gouvernement. Presque cinq mois ! Cette crise va donc dépasser celle de 1987, jusque-là la plus longue de l’histoire du royaume. A l’époque, il avait fallu 148 jours aux partis belges pour surmonter la violente crise provoquée par la question des Fourons, une enclave flamande en terre wallonne.
Pourquoi la crise s’éternise-t-elle ?
La Belgique est en réalité scindée en trois parties depuis 1962, date à laquelle la «frontière linguistique» a été gravée dans le marbre : au nord, la Flandre néerlandophone, la région la plus riche et la plus peuplée (6 millions d’habitants), au sud, la Wallonie francophone (3,5 millions) et pauvre, et, au milieu, enclavé en Flandre, Bruxelles (1 million d’habitants, à 90 % francophones), à la fois capitale de la Flandre et de la Belgique. Entre 1968 et 1978, tous les partis se sont scindés, Flamands d’un côté, francophones de l’autre. Résultat : chaque communauté vote pour ses partis sans possibilité de voter pour ceux situés de l’autre côté de la frontière linguistique (hormis la circonscription de Bruxelles-Halle-Vilvorde, créée pour permettre aux quelque 120 000 francophones de la périphérie bruxelloise de voter pour des partis francophones). Les Flamands, une fois leur «territoire» reconnu, n’ont eu de cesse de déshabiller l’Etat central au profit des régions. En 1993, la Belgique est ainsi devenue un Etat fédéral. Et, à chaque élection législative, les partis flamands – qui n’ont de comptes à rendre qu’à leurs électeurs flamands – réclament et obtiennent davantage de compétences. Mais, cette fois-ci, les partis francophones ont refusé tout net les demandes flamandes (régionalisation de la Sécurité sociale, de la politique de l’emploi, d’une partie de la justice, du code de la route…), estimant qu’on était «à l’os» et que la Belgique risquait de devenir une coquille vide. Depuis cinq mois, le Flamand Yves Leterme, vainqueur des élections en Flandre avec son parti démocrate-chrétien, le CD & V, essaye de convaincre, les francophones de céder. S’il n’y avait pas cette question communautaire, la coalition aurait été formée depuis longtemps entre les chrétiens-démocrates du CD & V et les libéraux de l’Open-VLD au nord, et les libéraux du MR et les centristes (ex-démocrate-chrétien) du CDH au sud, leurs programmes économique et social étant très proches.
La crise va-t-elle durer ?
Les jours de «l’orange bleue» (les couleurs des démocrates-chrétiens et des libéraux) semblent comptés, les partis flamands ne voulant pas renoncer à leurs revendications communautaires. Le problème est que le CD & V n’a gagné les élections que parce qu’il s’est présenté en cartel avec le petit NV-A, un parti ouvertement indépendantiste. Si le CD & V cède aux francophones, le NV-A quittera le cartel. Ce qui rendra la Belgique ingouvernable. De plus, l’allié libéral du CD & V, l’Open-VLD, est aussi engagé dans une surenchère communautaire, car des élections régionales auront lieu en juin 2009. Autrement dit, le premier qui cède a perdu. Au sud, c’est la même chose. Les socialistes, qui ont subi une déculottée aux dernières élections, en perdant la première place en Wallonie, ne manqueront pas de crier à la trahison si le MR et le CDH lâchent quoi que ce soit aux Flamands.
La Belgique va-t-elle disparaître ?
Un compromis de dernière minute ne peut pas être exclu, même s’il semble douteux. D’autant que les Flamands, toutes tendances confondues, veulent scinder rapidement la circonscription électorale de Bruxelles-Halle-Vilvorde, pour parachever l’unité territoriale de la Flandre, ce que les francophones refusent afin de défendre les droits de leur minorité. Un passage en force pourrait avoir lieu le 7 novembre à la Chambre des députés, ce qui signerait la fin des négociations gouvernementales en cours, voire des élections anticipées. En imaginant même que la crise soit évitée et que les questions communautaires soient renvoyées à un comité, comme il en est question, le répit ne serait que de courte durée : les élections régionales de 2009 se joueront uniquement sur ce terrain, ce qui menacera l’existence du gouvernement… Autant dire que le fossé n’a jamais été aussi profond entre le nord et le sud : pour les Flamands, le passage de la fédération à la confédération est une exigence minimale, ce que refusent les francophones. Si ces derniers ne cèdent pas, cela achèvera de convaincre les Flamands que seule la séparation leur permettra de prendre leur destin en main. Sauf à imaginer un sursaut unitaire en Flandre, sursaut que rien n’annonce." | |
| | | Fed Best of Membre
Nombre de messages : 1742 Age : 46 Localisation : Stimbiet Date d'inscription : 18/01/2007
| Sujet: Re: La situation de la Belgique vu de France Lun 5 Nov - 10:36 | |
| Pour m'etre rendu deux fois en France récemment, j'ai lu également les quotidiens francais pour voir ce qu'ils pensaient de notre situation. Je trouve leur ton très neutre. Mais de tous les articles que j'ai lus, les constats tirés sont les memes. Les flamands veulent depuis 20 ans toujours plus détricoter le pays au profit des régions.
Il me semble plus que temps que l'Europe s'en mèle et nous avertisse car l'image de l'unité européenne donnée par notre pays est bien peu reluisante. En outre, n'oublions pas que l'AWEX a du faire des démentis pour des investisseurs coréens qui ne voulaient pas venir en Belgique pour cause de "guerre civile".
Il me semble aussi plus que temps que les Flamands s'entendent entre eux! De Wever tire dans les pattes de tout flamand qui ne pense pas comme lui, Van Rompuy ou Somers en sont le plus bel exemple. Yves Leterme n'est pas plus l'homme de la situation qu'avant tant il parait avoir peu de pouvoir au sein de son parti puisque la menace du vote de la scission de BHV Flamand-Wallon pèse encore cette semaine, alors que son role devrait plutot etre de contenir ses troupes. En est-il capable? Non!
Je trouve l'avis de Martens (CD-NV) ce matin totalement révélateur. Sur Bel-RTL ce matin, ce vieux briscard de la politique avait cette phrase: "Je ne reconnais pas mon parti sur les questions communautaires".
Un petit sondage réalisé par le Standaard montre que 91 % des flamands pensent qu'il ne faut pas faire de concessions, 67 % que la Belgique va éclater ...
Les francophones ont eu une occasion magnifique (une de plus) de mettre vraiment les flamands devant leurs crasses quand De Wever s'est exprimé sur les excuses du bourgmestre Janssens à Anvers qui reconnaissait le role de la vile d'Anvers dans des expulsions et des envois de juifs pendant la 2e guerre mondiale. Il suffisait de sortir des négociations à ce moment en invoquant qu'il n'était pas possible de négocier avec un parti tenant ce genre de propos qui n'auraient pas dénoté dans la bouche d'un De Winter. Au lieu de profiter de cette occasion, on a minimisé les paroles et maintenant, plus personne n'en parle.
Vraiment, je ne vois pas comment on va s'en sortir sans un clash ... A moins que, comme le suggéraient Deprez et Martens ce matin, les négociateurs arretent de continuer à se croire en campagne électorale ... | |
| | | Virgile Best of Membre
Nombre de messages : 936 Age : 57 Localisation : Verviers Date d'inscription : 11/03/2007
| Sujet: Re: La situation de la Belgique vu de France Lun 5 Nov - 12:20 | |
| Je pense aussi que les media ne sont pas blancs dans cette hitoire. Faire mousser le communautaire fait vendre et l'émission-choc de la RTBF en décembre (je pense) en est le premier exemple. Combien de fois on a pas vu des journaux dits "sérieux" faire de la spéculation sur les intentions de l'autre communauté. Ce genre de propos n'a pour seul effet que de nous replier sur nous même. "Ils veulent nous piquer ceci, ou cela ! Ils ne l'auront pas !" ... alors que ce n'est peut-être pas la stricte vérité. Ce qui m'inquiète aussi, c'est la surenchère nationaliste en Flandre. Décidément, leu feu couve encore sous les cendres du NVV et les partis comme le VB et la NV-A s'en servent pour rallumer la flamme. Les flamingants sont de retour en force et, malheureusement, on ne parle que d'eux. Heureusement, il y a en Flandre des gens qui pensent autrement ... mais leurs propos ne sont pas aussi bien relayés. Comme illustration, je vous propose une partie d'une chanson de Jacques Brel, chanteur Belge et Flamand : - Citation :
- Messieurs les Flamingants
J'ai deux mots à vous rire Il y a trop longtemps Que vous me faites frire À vous souffler dans le cul Pour devenir autobus Vous voilà acrobates Mais vraiment rien de plus Nazis durant les guerres Et catholiques entre elles Vous oscillez sans cesse Du fusil au missel Vos regards sont lointains Votre humour est exsangue Bien qu'y aient des rues à Gand Qui pissent dans les deux langues Tu vois quand j'pense à vous J'aime que rien ne se perde Messieurs les Flamingants Je vous emmerde
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| | | Mamm Best of Membre
Nombre de messages : 896 Age : 64 Localisation : Verviers Date d'inscription : 18/01/2007
| Sujet: Re: La situation de la Belgique vu de France Lun 5 Nov - 14:55 | |
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| Sujet: Re: La situation de la Belgique vu de France | |
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